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COMBAT POUR LA PROTECTION ANIMALE : LEURRE OU RÉALITÉ?
par le Docteur Gustave
MATHIEU
«Si tous les animaux criaient d'une seule voix leur désespoir, cela remuerait
le monde et le pousserait à réagir... Nous devons être leur voix». Miss Ada COLE(
1927) Fondatrice de la «Ligue Internationale de la Protection des Chevaux»
Que d'énergie gaspillée en pure perte, que d'espoirs déçus bien souvent pour
tous les défenseurs des animaux, lorsque vient le temps des bilans des actions
menées en faveur de la gente animale.
Ne nous masquons pas les yeux, et faisons
fi des discours d'autosatisfaction que nous tenons tous à l'issue des actions
menées, par tous ceux qui luttent pour défendre les droits de nos frères
mineurs.
Est-ce un leurre ou une réalité ? Dans le fond, n'est-ce pas tout
simplement la légitime réaction humaine, face au travail déjà accompli, face au
sentiment de l'avoir bien fait, tout simplement ?
N'est-ce pas aussi une
réaction psychologique d'auto-protection, pour se rassurer en quelque sorte et
de ne pas se laisser abattre ou ployer sous le découragement.
C'est que dans le domaine de la protection animale, il reste toujours tant de
choses à faire !...
Face aux actions de défense des droits animaliers, on a
l'impression réelle de se trouver devant l'insoluble problème titanesque du
tonneau des Danaïdes.
Pourtant, de nouvelles actions venant d'horizons les plus
divers voient le jour... même dans le registre politicien !
Ainsi on a pu
constater, à la faveur des récentes élections françaises, que de nouveaux
mouvements politiques naissent avec pour vocation affichée de se battre en
faveur du droit des animaux.
C'est, il est vrai, une grande nouveauté. Surtout
dans un monde où il est plus fait état d'ambitions personnelles que de
désintéressement réel, et où les préoccupations touchant les animaux passent
d'ordinaire à la trappe.
Et c'est pourquoi «on avait vu naître», en 1992, le parti «les Nouveaux
Ecologistes du Rassemblement Hommes - Animaux - Nature» sous l'égide de B.
Manovelli, décédé depuis, qui était membre actif de LAF-DAM et organisait des
manifestations avec Bruno Laure.
Et c'est pourquoi «on a vu naître», peu après
les présidentielles françaises et avant le premier tour des législatives, le M.H.A.N.* (Mouvement Hommes Animaux Nature) dont l'ambition est de créer un
contrat moral entre lui et ses électeurs pour remédier à l'insuffisance évidente
des moyens mis à la disposition des défenseurs des animaux... sans toutefois
oublier la détresse des personnes âgées, la préservation de notre environnement
et le développement de fermes pédagogiques pour les jeunes, entre autres
initiatives toutes plus louables les unes que les autres pour responsabiliser
l'individu face à la nation...
Mais qu'en est-il advenu des scores espérés par leurs militants ? Cela aura-t-il
permis de faire bouger les consciences ? Pas si sûr ! Mais, au moins,
l'initiative a eu le mérite d'exister.
Que faire pour être efficace, ne
serait-ce que face aux caisses noires des fédérations de chasseurs... qui, elles
aussi, ont vite compris l'enjeu possible du levier politique et ont également
lancé leur mouvement en emboîtant le pas aux «écolos», il y a quelques années
déjà et en présentant des candidats dans un très grand nombre de
circonscriptions, sous le sigle «C.P.N.T.» (Chasse, Pêche, Nature & Traditions)
?...
C'est que les bougres ne se mouchent pas du coude, et ainsi que le révélait
l'hebdomadaire «l'Express» dans son numéro du premier novembre 2001, Jean Saint-Josse, Président du C.P.N.T. peut se permettre de débourser une somme de
200.000 € pour une seule journée de manifestation à Paris... Alors, comment les
amis des animaux peuvent-ils lutter contre un tel mur de l'argent ?
A méditer,
et que tous ceux qui auraient une quelconque idée lumineuse à proposer... lèvent
le doigt !